15 au 16 décembre 2013 Traversée vers les Bahamas

15 au 16 décembre 2013, Traversée vers les Bahamas   

Hier soir a déplacé le bateau pour être plus tranquille et pouvoir dormir un peu avant le départ mais nous avons eu droit à  toute une surprise. Les yachts et bateaux de plaisance ont commencé à quitter les lieux en fin d’après-midi et les bateaux de touristes on continué leur baratin nous causant pas mal de vagues sans parler du bruit.

 

 



Et puis dès 20 h un feu d’artifice nous amène sur le pont, on aime toujours ça admirer un beau feu d’artifice; nous ne savons pas de quel événement il s’agit mais nous ne tarderons pas à le savoir. Tout de suite après le feu d’artifice, arrive une file de bateaux à la queue leu leu, parés de leurs plus beaux lumignons, crachant des airs de Noël ou autre musique à tue tête, paradant  devant nous, nous sommes aux premières loges et bien sûr c’est beau alors on s’attarde sur le pont pour les admirer et ça s’étire et il y en a encore et encore. C’est la parade de Noël en bateau.

 

Vers 23 h 30 on se dit qu’il faudrait bien dormir un peu et comme on s’allonge, un énorme bateau de joyeux touristes faisant la fête passe devant nous. Boum Tchik a Boum! Bon, vous vous en doutez, nous n’avons pas beaucoup dormi, Miami est en fin de compte très bruyante.

La traversée

Le Capitaine sonne le clairon à 2 h 30 du matin en ce 15 décembre 2013, et à 3 h, 24° au mercure, vents légers, nous levons l’ancre!

C’est la montée d’adrénaline on est sur le qui vive et très heureux d’entamer notre traversée dont le trajet est tracé de Miami à Nassau directement, sans arrêts. Nous avons un AIS (instrument qui détecte les navires à la ronde) alors nous prenons la tête du groupe:

Flotille : Sagwa, Nauticus, Grands Pas 1 et Footloose

Nom de code : Les Bleus (en référence à notre drapeau)

Communication : radio 68

 

Nous traversons le Government Cut sans encombre, il n’y a pas de bateaux et l’eau est calme. À la sortie de l’inlet, nous rencontrons trois bateaux de croisières qui ramènent leurs passagers en catimini au quai de Miami, un flot d’environ 15 000 personnes débarquerons demain matin pour reprendre le cours de leurs vies.

La première heure et demie fut agitée, des vagues de plus de 5’ se heurtent sur notre travers. La météo prévoit des vents de 12 à 16 nœuds du S-E et des vagues de 2 à 4’ au 4 secondes ce qui devrait être assez confortable.

Nous sortons les voiles, tribord amure et nous filons à voile seulement pendant les 15 prochaines heures. Ah! Je vous dirais que ce furent des moments de pur bonheur, à la barre, petite particule que nous sommes flottant entre deux abysses, nous ne craignons pas l’ire des Dieux. Contentement, euphorie, extase, amour de la vie, voilà des sentiments qui nous habitent.

Nous entamons nos quarts de veille et nous nous relayons à toutes les 2 ou 3 heures. La nuit cède rapidement la place au jour et toujours nous poursuivons notre route en compagnie de nos compagnons. Nous devons ralentir la cadence afin de rester groupés mais nous nous amusons ensuite à laisser Sagwa prendre son élan et nous propulser à presque 9 nœuds, fendant les flots, gitant sur son flanc bâbord ; il a fier allure le Sagwa!

Le jour passe et déjà la nuit est de retour, le vent baisse à 7 nœuds alors nous partons les moteurs pour aider les voiles à garder une certaine vitesse sur une mer très calme. La deuxième nuit est plus difficile car la fatigue commence à se faire sentir. Tout est humide, je me sens comme une vieille serviette de plage, collante, humide et salée sans compter que mes cheveux ressemblent à du crin de cheval.  En cette deuxième nuit, à l’approche de Nassau, nous sommes en compagnie d’une vingtaine d’autres bateaux et c’est beau de voir toute cette armada flotter en cadence, la lune les éclaire et leurs feux de navigation(blanc, rouge et vert) nous font penser à un énorme décor de Noël.

Les premières lueurs du jour se pointent à l’est et les monstres marins peuvent retourner dormir dans leurs antres sous-marines, les OVNIS peuvent aller hanter d’autres mers, nous avons survécu. Un panorama teinté des couleurs que seule l’aurore peut nous apporter jouant du rose, corail, mauve, bleu clair et gris perle, les bateaux se profilent avec Nassau en toile de fond. Superbe!

Terre ! Terre! Nassau est en vue. Bilan : 30,5 heures de navigation, 170 miles marins, vitesse de croisière moyenne de 5,6 nœuds.

 

 

On entre dans le port de Nassau en saluant le phare au passage et allons nous accoster au quai de la marina Nassau Harbour Club Marina à 9 h 37 le 16 décembre 2013, un peu fatigués mais contents d’y être.

 

 

Il nous reste à passer à la douane et immigration, les agents nous attendent ici au quai de la marina, nous n’avons même pas à nous déplacer. Les formalités complétées, nous pouvons enlever le drapeau de quarantaine et hisser celui des Bahamas.